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ter qu’un seul, je n’ai pu m’empêcher de les confondre.

Dès que le sentiment cesse de s’appuyer sur un motif — c’est-à-dire sur une pensée — il n’est plus qu’un instinct. Respecter le sentiment chez la femme et le conserver par l’ignorance, en bon français donc, cela ne veut dire qu’une chose : abandonner la femme à ses instincts. C’est à cette conclusion anti-progressive, anti-civilisatrice, qu’aboutit ce beau système, qui fait de l’homme et de la femme deux êtres différents, nés pour représenter chacun une part de l’être, sur la foi d’une antinomie qui n’existe, ni dans la nature des choses, ni d’après les lois du sens commun.

Reste de l’esprit de caste et de privilége, que cette manie de tout séparer, parquer, étiqueter, les facultés comme les êtres ! La vérité en toutes choses, dans la nature comme dans