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Feuilleton de la République française
du 6 janvier 1872

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LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE[1]


— Je sais bien, reprit Ernest, que je n’ai pas fait toutes mes classes comme ces messieurs, et que je n’ai pas autant qu’eux l’usage du monde ; mais pourtant ces choses-là ne sont pas tout, et le bon sens et l’honnêteté me semblent le principal. Je ne suis pas très élégant, c’est vrai, mais je ne fais pas de dettes que mon père ignore ; et puis, tenez, je commence à m’apercevoir que toutes ces fantaisies ne valent pas le bruit qu’on en fait. Rester chez soi, cultiver son bien, avoir une bonne petite femme qu’on aime et qui vous aime, c’est encore le meilleur de la vie, et il n’est pas besoin pour cela de vivre à Beauvais ni à Paris. Je suis sûr que vous êtes de mon avis, mademoiselle Sidonie ?

  1. Voir la République française depuis le 26 décembre 1871.