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Feuilleton de la République française
du 4 janvier 1872

(9)

LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE[1]


Sidonie vit rentrer sa mère, un soir, en grand émoi de courroux.

— Quel malheur d’habiter de pareils trous, où les gens sont incapables de rien apprécier, où l’on ne comprend que les écus, où la fille d’un professeur n’est pas plus considérée qu’une paysanne. Ces gens-là n’ont pas plus le sentiment des convenances…

— Qu’ont-ils donc fait ? demanda la jeune fille.

— N’a-t-on pas osé plaisanter sur ce que tu pourrais bien épouser ce jeune Moreau ?

Sidonie rougit jusqu’aux cheveux ; heureusement la lumière de la petite lampe était si pâle ! Elle se détourna, en laissant

  1. Voir la République française depuis le 26 décembre.