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Feuilleton de la République française
du 29 décembre 1871

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LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE


Pendant ce petit discours, Léontine lissait ses cheveux devant la glace et se souriait à elle-même en se regardant parler. Sa compagne, élevée au sein de l’Académie, semblait un peu confuse des hardiesses de langage de cette fille du régiment. Le rire de Léontine se fit entendre :

— Ma chère, avouez que je mérite mieux qu’un Urchin !

— Comment ? vous devez…

— Oh ! Dieu merci ! rien de convenu. Il faudrait auparavant que la mère fût allée rejoindre son ancien temps. Non, c’est seulement un des avenirs que ma mère envisage pour moi… sans pâlir ! Il aura plus de 200,000 fr. Vous devriez me l’enlever. Ça m’éviterait de contempler cet avenir-là.