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— Je ne suis chez moi dans la journée que le dimanche.

— Qu’est-ce que vous arrangez là-bas ? demanda Deschamps.

— Je dis à M. Lucien, mon père, à l’égard du portrait, que je suis seulement le dimanche chez nous.

— Dame ! c’est vrai. Il faudrait donc venir le matin avant huit heures. Mais on ne se lève pas sitôt à Paris, n’est-ce pas monsieur ?

— Les Parisiens, monsieur Deschamps, prennent les habitudes de la campagne, quand ils s’y trouvent.

— Ah ! bien ; mais il y a encore quelque chose à dire. Ça fera perdre joliment du temps à ma fille ; elle ne vit pas de ses rentes, voyez-vous, monsieur.

— Nous arrangerons cela pour le mieux ensemble, vous verrez. Et puis, quand vous lirez dans le journal, l’été prochain, que tout le monde s’arrête au salon devant le portrait d’une belle paysanne appelée Rose Deschamps, ça ne vous fera-t-il pas un peu de plaisir ?

— Faites excuse, monsieur, ma fille n’est pas prise ici pour une paysanne.

— Je le sais bien, monsieur Deschamps, je le sais parfaitement. Parbleu, Mlle Rose n’est pas une paysanne, et il n’y a que des imbéciles… Mais c’est à cause de la coiffe que les gens de Paris, qui n’y connaissent rien, seraient très-capables de s’y tromper. Aussi, ne manquerai-je pas de mettre au bas, je vous le promets, Mademoiselle Rose. »