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— Allons, allons, je vous conduirai, moi, quand j’aurai le temps, dit M. Darbault. Et quand j’irai aux foires et marchés voisins, en cabriolet, vous pourrez venir avec moi ; cela vous fera connaître les environs. Que diable ! il faut pourtant distraire ces Parisiens.

— On s’en occupe, mon cher papa, dit Agathe d’un ton de mystère en regardant sa mère, qui répondit par un sourire d’intelligence.

— Oui, je sais, je sais, reprit M. Darbault ; mais je vous l’ai déjà dit, l’orchestre manque, et sans orch…

— Papa ! papa ! quelle indiscrétion ! C’est affreux ! » dit Agathe, qui, se levant, mit la main sur la bouche de son père.

Cécile jeta sa tapisserie et sortit du bosquet par une allée transversale, en appelant son frère d’un coup d’œil.

« Lucien, dit-elle en prenant son bras, tu m’avais promis la liberté de la campagne. Pourrais-tu me la montrer ?

— Que veux-tu que je te dise ? Je ne sais pas ce que ces gens-là en font. Cependant, je suis sûr qu’elle existe, puisque tout le monde en parle. Je ne t’ai pas trompée, que diable ! c’est un lieu commun. N’en as-tu pas entendu parler aussi ?

— Oui ; mais ça ne me suffit pas, je la veux.

— Tu l’auras, mon enfant : je te la trouverai ; nous la ferons au besoin. Attends seulement…

— La soirée que ces dames veulent nous donner ? Car, tu le vois, Lucien, elles ont sagement pensé que ce devaient être des soirées que nous étions venus chercher à Loubans.