Page:Leo - L Ideal au village.pdf/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— En effet, dit Agathe en s’empressant, j’aurais dû songer… »

Elle fit traverser à Cécile le corridor, et s’arrêtant aux premières marches d’un escalier assez mal éclairé :

« Mon Dieu ! ma cousine, je vous demande mille pardons de vous faire passer par ici, car c’est si obscur…

— Il y a un autre escalier ? demanda Cécile sans aucune malice.

— Mais non, répondit Agathe étonnée.

— Eh bien reprit en riant la jeune Parisienne, de quoi vous excusez-vous alors ? Nous n’avons pas à choisir. »

En entrant dans sa chambre, Cécile tout d’abord ne vit rien, tant les contrevents étaient bien fermés ; son premier soin fut de les ouvrir.

« Quoi ! vous ouvrez ? dit Agathe. Il fait encore du soleil ; je croyais que vous n’aimiez que le demi-jour.

— J’aime les belles vues, dit Cécile en contemplant avec ravissement la vallée, qui déroulait sous la fenêtre ses plis profonds, et la colline opposée, où le soleil éteignait lentement ses derniers feux.

— Oui, la vue est très-belle, » répondit froidement Agathe.

Mais elle semblait attendre avec impatience que sa cousine cessât de contempler le paysage et voulût bien donner un coup d’œil à la chambre qu’on lui avait destinée, et qui était la plus belle de la maison. Cécile, par malheur, n’y jeta qu’un regard distrait,