pas à bout tant qu’elle ne serait pas seule avec lui, elle se tourna vers Rose :
Allez donc, je vous en prie, Rose, mettre le salon en ordre, et vous, mon cousin, voulez-vous aller m’y attendre ? »
En ce moment, Lucien trouva sa cousine ravissante. Il suivit Rose dans le salon. D’abord l’explication fut orageuse ; mais Rose pleura en assurant qu’elle était bien malheureuse, et en alléguant les défenses de son père.
Malheureuse et charmante ! Quelles autres raisons pouvait demander Lucien ? Il ne demanda plus que des baisers et un rendez-vous où l’on pourrait mieux s’entendre, et il fut convenu qu’ils se reverraient à trois jours de là, quand Rose reviendrait chez Mme Delfons.
« Votre cousin part après-demain. Nous serons donc seuls, dit-elle. Venez le matin, avant que Mme Delfons soit levée.
— Mais, dit Lucien en soupirant, puis-je me permettre vis-à-vis de ma cousine ?…
— Laissez donc, reprit Rose, elle ne s’en fâchera pas. Et d’ailleurs elle me doit bien ça. Elle aussi, elle a eu ses embarras dans le temps, et je l’ai aidée.
— Rose, pourquoi ne dites-vous pas nettement à votre père que vous n’épouserez jamais M. de Pontvigail ?
— Oh ! vous en parlez à votre aise. Quand mon père est en colère, il est très-méchant.
— Alors, de peur de sa colère, vous lui obéirez, je le vois. »