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— Tenez, me dit-il, la chose la plus difficile, le grand talent du maître, le seul même, car ce n’est pas nous qui faisons la science, c’est d’intéresser l’enfant à l’étude. Un enfant de huit à dix ans, intelligent et capable de comprendre un livre, saura lire dans ces conditions au bout de quinze jours, tandis qu’il y mettra une année, et encore ne le saura guère, si on le rebute par l’ennui. J’ai pensé que des phrases courtes, offrant des images agréables, lui donneraient, en l’amusant, le désir de savoir lire, et j’ai fait ce petit cahier, que je voulais présenter à M. le recteur pour qu’il vît s’il valait la peine d’être imprimé. Mon Dieu ! ce ne sont que des niaiseries ; mais quand j’ai fait lire cela tout haut par les grands, qui lisent l’écriture, les petits se sont mis à lever le nez et à écouter de toutes leurs oreilles :

« — Petit frère, que vois-tu dans ce buisson ?