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et recouvrent tant d’aparté. Mais le brave garçon dissimule fort mal ; il avait un vif chagrin ; je le voyais et le lui dis, ajoutant que Suzanne était inquiète de ce qu’il n’était pas venu la veille au soir.

— Le curé était ici, me dit-il, et m’a retenu toute la soirée. Vous comprenez que mon temps lui appartient, aussi bien que ma demeure ; je n’ai rien à moi.

— Quand Suzanne aura passé son examen, dis-je, et que vous serez mariés, toutes les cachotteries seront inutiles ; vous aurez plus de liberté.

— Moi ! de la liberté ! s’écria-t-il ; un forçat, à la bonne heure ! Vous ne voyez donc pas, madame Vaillant, que tout le monde a droit sur moi, excepté moi-même ? Je suis sous l’autorité du préfet et du conseil départemental pour tout ce qui regarde ma conduite, mes opinions et les rapports qu’il peut plaire à tel ou tel de faire contre moi. Je suis sous les ordres du recteur pour l’ins-