Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien extraordinaire, madame, il me semble ; car l’instruction et l’obéissance ne sont pas précisément de même nature, et si l’on tient à l’une aux dépens de l’autre, autant vaut fermer les écoles et n’en plus parler. Dans les pays où le droit divin est encore en vigueur, il peut être logique de dire : la vraie science est d’obéir ; mais chez nous, où le droit de penser librement est reconnu, Dieu merci ! comment pourrait-on soutenir que l’obéissance est tout le devoir, toute la morale et tout le développement nécessaire aux filles du peuple ?

On n’oserait le prétendre, en effet ; mais la clause des lettres d’obédience existe.

Nous sommes, dit-on, dans une époque de transition : en paroles, oui ; mais le passé est bien toujours notre maître.

Il me parut donc que je rendrais un véritable service à la commune de la Roche-Néré en lui procurant une institutrice qui sût quelque chose, et qui élèverait les enfants au soleil de ce monde, et non dans les sou-