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éclatait en elle de ce suprême éclat d’une jeunesse dans sa fleur et d’une âme épanouie. Elle riait, elle dansait ; tous les yeux la suivaient ; elle se voyait admirée et en éprouvait, non pas de la confusion, mais du bonheur, parce que Jacques était là.

Il n’osait s’approcher d’elle ; et moi, plus ignorante avec mon expérience que Suzanne avec sa naïveté, je me demandais encore : « L’aime-t-il ? »

Elle n’était point inquiète, et en effet, quand : il eut rassemblé assez de courage, il vint danser avec elle et s’anima. On forma des rondes, de ces rondes comme les aiment les paysans, où chacun à son tour entre dans le cercle et doit embrasser quelqu’un. La première fois que ce fut à Jacques, je le vis hésitant ; il n’osa pas cependant embrasser Suzanne, et s’en prit à la mariée. Suzanne, à son tour, aux grands murmures des garçons, avisant dans la ronde un bambin de dix ans, lui porta son baiser d’un air maternel.