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les coquetteries de Néomadie. Il n’y avait que Jacques Galéron qui eût l’air de n’être au fait de rien.

Cependant, à force d’instances, on avait vaincu sa sauvagerie et celle du bonhomme, et ils étaient devenus les hôtes obligés des soirées de jeu, qui se tenaient le jeudi chez mademoiselle Prudence, et le dimanche chez madame Bonafort.

Pour ma part, j’assistais rarement à ces soirées. Le jeu m’ennuie ; une conversation uniquement composée de commérages me fatigue ; puis un autre motif m’en éloignait encore, c’était l’accueil qu’y recevait ma fille d’adoption. Mon mari, qui déteste encore plus que moi ces réunions, refusant presque toujours de m’accompagner, j’emmenais Suzanne pour m’aider à traverser les rues sales et encombrées, où l’on risque à chaque pas, le soir, de trébucher ; mais si déjà chez moi l’on affectait de la traiter en soubrette, c’était pis encore chez ces dames. On ne saluait que moi, on s’occupait de