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que sa mère, dépérit désespérée de devenir vieille fille, et meurt désolée de n’avoir pas vécu. Ce dernier caractère est peut-être le plus remarquable du livre.

Il semble que l’auteur en avait eu la première idée en commençant son autre ouvrage Une Vieille Fille, qui, publié en second lieu, a été, je crois, composé le premier. Puis l’idée se serait modifiée à mesure que l’œuvre avançait. Il se trouve, en définitive, que celle qu’on nommait vieille fille ne l’était pas autant qu’on le croyait et qu’elle le croyait elle-même. Un amour vrai, honnête et partagé la rajeunit et la métamorphose. Il y a plusieurs pièces sur cette idée-là, qui n’en est pas plus régalante : la Vieille, la Douairière de Brionne, et d’autres encore. En un mot, la Vieille Fille est une œuvre indécise et faible, mais ornée de beaux paysages, ceux de Lausanne et du Léman. L’auteur a un don singulier pour sentir la nature et pour la peindre.

Les Deux Filles de M. Plichon sont le troisième ouvrage du même écrivain. Ce roman-ci est par lettres, forme qui a ses inconvénients et ses avantages : les inconvénients, ce sont les longueurs ; les avantages, c’est l’agrément du naturel et de la fantaisie. Là encore, ce qui brille par-dessus tout, c’est le sentiment et la peinture vive et fraîche de la campagne. Nous sommes revenus dans le Poitou. Les paysans et la petite bourgeoisie fournissent encore presque tous les personnages de cette comédie, très-variée dans ses développements, très-simple au fond.