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Sans prétendre signaler aucune imitation, on pourrait dire que cette œuvre rappelle plutôt Claude Tillier, l’auteur de l’Oncle Benjamin, ou Balzac, dans les Scènes de la vie de province, que l’auteur de François le Champi.

Quoi qu’il en puisse être de ces parentés ou de ces analogies littéraires, Un Mariage scandaleux est, bien évidemment, l’œuvre propre et naturelle de l’auteur. Les mœurs provinciales de la petite bourgeoisie pauvre, qui rougirait de se mésallier avec un paysan, même riche, intelligent et noble de cœur, y sont réellement saisies sur le vif et peintes avec une naïveté bien originale. Il y a des dialogues vrais, excellents, en très-bon langage ; beaucoup de finesse et de malice dans un grand nombre de petits tableaux de mœurs ; toutes sortes de jolis croquis bien enlevés ; des épisodes variés et enchaînés avec adresse ; un vit intérêt et des plus honnêtes ; une source jaillissante de passion vraie et pure, adroitement ménagée dans son cours ; des nuances délicates, des expressions justes et vives.

Ce Michel est aimé aussi d’une jeune et gentille paysanne, pour laquelle il n’a que de l’amitié, et qui est un caractère charmant.

Lucie a une mère romanesque, entichée de sa bourgeoisie, rêvant pour ses deux filles des aventures avec la caste au-dessus d’elles, plutôt qu’un honnête et bon mariage avec la classe au-dessous.

La sœur de Lucie, qui est dans les mêmes idées