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aveugler vos chevaux pour les mieux conduire ? Eh bien ! ils vous traînent dans le précipice, qu’ils ne voient pas.

Car à présent c’est le peuple qui fait tout ; et celui qui le mène, ce n’est pas vous : c’est l’homme noir ; vous lui avez confié les rênes ; fouette, cocher ! nous retournons à la légitimité. Et pourquoi pas, si ce que Dieu veut, le peuple le veut ?

Je sais bien que vous direz : le progrès des lumières est trop grand. Les lumières ? où sont-elles ? Ce n’est pas dans le peuple, vous le savez bien. Et cependant les votes du peuple couvrent les vôtres comme la voix de la mer couvre celle d’un homme. Ma foi ! vous avez coupé les verges, on vous fouettera, c’est bien fait ; on rebrûlera vos livres, on vous fera renouveler connaissance avec les in-pace ; on vous déportera comme vous avez déporté les autres ; on vous fera des lois d’amour et de justice, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit…

Tenez, ajouta-t-il en se rasseyant et en