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l’interroger. Elle se présenta avec un sang-froid modeste et ses réponses furent parfaites. Un des examinateurs, évidemment prévenu contre elle, chercha vainement à l’embarrasser ; par son savoir et sa simplicité, elle déjoua tout. On l’applaudit et on la félicita. Ce fut un triomphe.

En rentrant dans notre chambre, elle se jeta dans mes bras et fondit en larmes.

— Ah ! maman, qu’il va être heureux ! je veux qu’il le soit. Votre Suzanne à présent n’est plus une petite sotte. Me voilà femme, et je me sens forte contre les méchants.

Toutes les épreuves terminées, nous revînmes en hâte. Jacques avait tenu parole, il était convalescent. La nouvelle du succès de Suzanne nous avait précédées, et la coterie était consternée.

Elle ne se tint pas pour battue cependant, et nous le vîmes bien. Le mariage devait avoir lieu au mois de septembre ; mais tout à coup les parents de Suzanne, bien dispo-