Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pourtant, lorsqu’on apprit, en même temps que la révolution du 19 brumaire, la nomination du général Hédouville au commandement des armées de l’Ouest, il sembla qu’une « brise de paix » passait dans l’atmosphère. Hédouville, d’origine lorraine, ancien page de la reine Marie Leczinska, avait naguère assisté Hoche et on gardait bon souvenir de ses façons engageantes et de sa modération. Comme don de joyeux avènement, il annonçait la cessation des hostilités.

Une correspondance courtoise s’établit entre Hédouville et Georges ; celui-ci l’avisait de son départ pour Pouancé où les chefs royalistes allaient de nouveau se réunir pour discuter les bases de la suspension d’armes. Il se mit en route aussitôt, mais il s’arrêta chez les parents de son ami Mercier qui tenaient à Château-Gontier l’auberge du Lion d’Or. Il voulait vivre là durant quelques jours auprès de Lucrèce, sa fiancée, tandis que Mercier le remplacerait à la conférence et l’y appellerait, s’il jugeait sa présence nécessaire. Fut-ce une faute ? Ce séjour chez celle qu’il avait élue pour épouse, indique, semble-t-il, que Georges est résolu à se soumettre. Ayant ajourné, on l’a dit, son mariage jusqu’à l’époque où il pourrait déposer les armes, à peine a-t-il vu Lucrèce depuis les jours lointains de 1794 où elle est venue passer quelques semaines à Kerléano. Cette fois, s’il sent le besoin de se rapprocher d’elle, n’est-ce point