Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doudal, Pichegru et Moreau. Celui-ci était mort, deux ans auparavant, frappé d’un boulet français, dans les rangs de l’armée russe où, cédant aux suggestions de ses rancunes, il avait pris du service. Donnant ainsi à Napoléon une éclatante revanche, il avait fini « déshonoré et maudit par la Patrie ».

La dépouille de Pichegru, on le savait, était inhumée au cimetière de Clamart ; mais on ignorait absolument dans quelle fosse commune avaient été jetés les corps tronqués de Georges et de ses onze compagnons de mort, quand, cinq jours avant la date fixée pour le service funèbre, Charles d’Hozier apprit que le cadavre de son ami avait été, immédiatement après l’exécution, porté à l’amphithéâtre de dissection et que son squelette, monté sur fil de fer, figurait dans les collections du baron Larrey, inspecteur général du service de santé. D’Hozier se rendit avec Joseph Cadoudal, de séjour à Paris, chez Larrey ; ils lui demandèrent avec tant d’insistance la précieuse relique, que celui-ci consentit à s’en départir, et il leur remit, en même temps, un certificat écrit de sa main, attestant « l’identité du squelette de Georges par la déclaration même de la personne qui l’a préparé et les caractères distinctifs de ce squelette, auxquels les connaisseurs peuvent facilement trouver l’homme vivant (sic) ». Les ossements, pieusement débarrassés de leur armature, — on conserva cepen-