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public de Parisiens difficiles, ne point différer, par le ton et les manières, des gentilshommes de Cour qui l’entouraient. Il les surpassait même dans l’art de mesurer ses paroles et de déjouer les insidieuses interpellations du président. Malgré l’avantage indéniable de sa situation, celui-ci eut constamment le dessous dans l’assaut de questions où il s’escrima : à chaque riposte, Georges touchait son adversaire et l’obligeait à rompre, parfois piteusement. Tandis que les témoins déposent des circonstances de son arrestation, Georges ne prête aucune attention à leurs déclarations : il feuillette des papiers et lit. Le président l’interroge : « Avez-vous quelque chose à répondre ? — Non, monsieur. — Vous convenez des faits ? — Oui. » Et il se remet à lire. « Par quel endroit avez-vous débarqué d’Angleterre ? — Vous le savez. — Je vous le demande. — Je ne sais pas le nom de l’endroit. — Avec qui étiez-vous ? — Je ne les connais point. — Où avez-vous logé à Paris ? — Nulle part. — Avez-vous habité Chaillot ? — Je ne connais ni Paris, ni ses environs, je n’en sais rien. — Quelles sont les personnes que vous fréquentiez le plus ordinairement à Paris ? — Personne… je n’y connais personne. — Où alliez-vous quand vous avez été arrêté ? — Je me promenais. — Au moment de votre arrestation, ne logiez-vous pas rue Montagne-Sainte-