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reparaît, brandissant un poignard : une grêle de balles, tirée à bout portant, ne paraît pas gêner les reclus encaqués dans la cache ; il faut requérir au poste Saint-Martin, pour donner l’assaut, un détachement de la garde de Paris qui accourt et, cette fois, une fusillade déchargée par vingt hommes emplit de fumée la mystérieuse cavité. Le poignard menaçant s’agite toujours et atteint à la main l’un des soldats ; alors, c’est à coups plongeants de sabre et de baïonnette, lancés à l’aveuglette, qu’on essaie de réduire les brigands : ils ne capitulent pas. Pourtant, sur l’ordre de faire appel aux pompiers, ils consentent à parlementer : ils rendent leurs armes et se décident à sortir de leur repaire. Ils sont trois : Joyaut, dit d’Assas, le fidèle lieutenant de Georges ; Burban, dit Barco, un Morbihannais ; et un autre chouan, nommé Darty.

Aucun d’eux n’était blessé. En visitant la cachette, le commissaire Comminges y trouva, entre autres approvisionnements, deux pains de quatre livres, quatre bouteilles de vin, deux volailles rôties et un jambon cuit. Joyaut, Burban et Darty, ainsi que le peintre éventailliste et sa femme, furent emmenés, les fers aux mains, suivis d’une foule de badauds attirés par l’extraordinaire nouveauté d’une petite guerre au deuxième étage d’une maison du quartier Saint-Martin