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chercher un abri dans la guérite du factionnaire ; ses compagnons d’attente lui témoignaient « le plus grand respect » et le concierge lui-même prenait parfois pitié d’elle et l’autorisait à entrer au parloir.

Charles d’Hozier fut arrêté le 31 mars, rue Saint-Martin ; il fut pris l’un des derniers et on dit que la police paya 12.000 francs sa capture. L’intimidation, les menaces, les promesses, rendaient loquaces les gens, qui, sans savoir à qui ils avaient affaire, hébergeaient les conjurés ; et c’est ainsi que, vers le même temps, le commissaire Comminges reçut l’ordre de faire perquisition au domicile de Dubuisson, le peintre en éventails de la rue Jean-Robert. Ce pauvre homme a manifestement été dénoncé, car, en pénétrant dans son logement, qu’il habite seul avec sa femme, sans nul vestige d’hôtes supplémentaires, le fameux policier Pasques, — un colosse que le préfet Dubois qualifie « mon meilleur dogue », — va droit à un lavabo appliqué contre l’une des cloisons de l’entrée et s’aperçoit que cette cloison est mobile. Il la déplace, décèle, « un trou noir », plonge la main dans l’ouverture et crie : « Ils sont là ; à moi, gendarmes ! Je viens de toucher une jambe. » Il découvrait l’une des caches aménagées par l’entrepreneur Spin. Un bras sort du trou braquant sur les assaillants un pistolet qu’on abat d’un coup de pointe ; mais le bras