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traqué, il sera réduit à payer 1.800 francs deux nuits chez une ouvrière en modes…

Jules de Polignac et le marquis de Rivière trouvent asile chez la sœur de ce dernier, Mme  Dupré de Saint-Maur, où ils font lit commun ; il y a bien, rue de Saintonge, une chambre banale où viennent dormir ceux qui sont dans l’embarras ; mais, contrairement à ce que l’on imagine, tous ces parias, s’ils ont un trou où ils se terrent, se lassent des précautions et ne résistent pas à l’impérieuse attraction de la rue. Certains mènent la vie des gens qui n’ont rien à craindre. Raoul Gaillard a ses habitudes à l’Hôtel de Bordeaux, où il est connu ; il y amène Querelle, l’officier de santé de Sarzeau ; il y invite à dîner Picot, le rude domestique de Georges. Il commande ostensiblement à Gentil, tailleur au Palais-Royal, quatre uniformes de chasseurs. Un autre, Michel Roger, dit l’Oiseau, un Lorrain, ex-officier de Georges, se charge de fournir les armes et achète tout un lot de sabres chez Jean Paste, fourbisseur, rue Saint-Honoré, dont un sabre à fourreau d’argent massif qui est offert à Georges Cadoudal. Charles d’Hozier ne se dissimule pas davantage : il mange avec Raoul Gaillard dans la salle commune du restaurant Lacaille, rue Neuve-Saint-Eustache. Armand de Polignac donne à sa femme des rendez-vous en fiacre. Georges lui-même est aperçu un jour, avec « un camarade », dans un café de la rue des Petits-Champs. Mais