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On y installa comme gardiens un vieux ménage que connaissait Bouvet de Lozier. Une forte grille fermait la propriété sur le quai de Chaillot. Une avenue conduisait à la maison élevée sur une terrasse à l’entrée du jardin ; vaste salle à manger à quatre fenêtres, pavée de marbre, meublée d’une table en noyer pour huit couverts, d’une servante en acajou, et de dix-neuf chaises élégantes ; un grand salon également éclairé par quatre croisées, avec ottomane, bergères, fauteuils garnis en soie brochée, console, cheminée de marbre blanc, glaces, tables à jeu ; chambre à coucher comportant un lit à quatre colonnes et cabinet de toilette adjacent. Pour comble de sûreté, au fond du jardin s’ouvraient de longs souterrains qui se prolongeaient sous la colline de Chaillot jusqu’à Sainte-Perrine. En quittant cet agréable séjour, Mme de Saint-Léger avertit les gardiens, ainsi que la concierge de la grille que, en son absence, « des amis » viendraient habiter la maison et recommanda qu’on leur obéît comme à elle-même. Rien, dans cet arrangement, ne paraissait louche ; l’arrivée du Prince et de sa suite n’étonnerait personne.

D’Hozier devait encore pourvoir au logement de Georges et des vingt-cinq ou trente conspirateurs qu’il amènerait d’Angleterre : il fallait les disséminer dans Paris, afin que leur groupement n’éveillât pas l’attention, et c’était une vingtaine de locaux à trouver dans des condi-