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adressée à Fouché par le général Simon, qui commande, en 1801, la division d’Ille-et-Vilaine ? « Le bruit s’était répandu, depuis quelques jours, que Georges, instruit que plusieurs personnes, étaient envoyées de Paris pour le faire prendre ou le tuer, avait fait assassiner deux ou trois de ces personnes… » ; de ce nombre « on m’a nommé le jeune homme que vous m’avez adressé ; son silence, depuis un mois, me fait craindre que ce ne soit une vérité. » Le général ajoutait : « Georges a dit que si le gouvernement sacrifiait 20 ou 30.000 francs pour le prendre, il disposait d’un million pour se sauver ; qu’il était parfaitement instruit de toutes les dispositions prises par rapport à lui et qu’il connaîtrait tous les agents que le gouvernement pourrait envoyer de Paris ; que, au surplus, puisqu’on employait ces moyens vis-à-vis de lui, il ne ferait grâce à personne de ceux qui tomberaient entre ses mains. »

Oui, ses espions du ministère le renseignaient bien : « 20 ou 30.000 francs », telle était en effet la somme promise à celui qui apporterait la tête de l’imprenable Breton. On le sait, par un billet très confidentiel de Fouché lui-même, adressant, le 7 janvier 1801, une lettre de crédit de 24.000 francs au préfet de Rennes, avec ordre d’en remettre le montant « à ceux qui parviendront à se saisir de Georges et qui le présenteront mort ou vif… » Quelques jours plus