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sonner ! » Tous deux « se récrièrent, comme révoltés d’une telle accusation » ; il les laissa dire. « Convenez du fait », reprit-il, en s’adressant à Antoine. Celui-ci persista à nier. « Avouez donc ! » répéta Georges d’un ton autoritaire et conseillant au gentilhomme « de profiter du dernier répit qui lui était offert ». Mais Antoine s’obstinait à protester contre une si odieuse inculpation.

Enfin Georges commande à ses hommes : « Qu’on découse le collet de monsieur. » Il est aussitôt obéi, et, dans le col déchiré, on découvre un petit sachet. C’est le poison. Les deux coupables se seraient alors jetés aux pieds du justicier, implorant sa pitié. « Il est trop tard », fit-il froidement ; il leur accorda un quart d’heure pour recevoir les secours d’un prêtre qui l’accompagnait, — l’abbé Guillevic, sans doute, — et, les livrant à ses hommes, il leur tourna le dos et disparut.

Si quelque détail de cette relation peut être controuvé, il est certain que des habitants du Bourdoux furent réveillés, cette nuit-là, par « de grands cris » poussés dans la lande, et Jules Houssay, se hâtant vers sa maison, était déjà loin quand il entendit crépiter les coups de fusil. Jamais on ne connut l’endroit où les cadavres furent enfouis. Jamais non plus la police ne se trahit en révélant la part qu’elle avait prise à cette tragédie.