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BROCHAGE.

Nous avons vu des ouvrages anglais brochés d’après ce système, qui ont supporté, pendant plusieurs mois, sans en être autrement détériorés, des fatigues excessives qui les auraient mis en pièces dès les premières heures, si leur brochage avait été exécuté comme à l’ordinaire.

Dans certains pays, en Allemagne surtout, on a adopté, pour les ouvrages périodiques notamment, un mode de brochage excessivement simple, mais tout à fait défectueux. On ne coud pas les cahiers, on se contente de les assembler, de les battre, de les mettre dans une presse, d’en enduire le dos de colle forte et d’y appliquer la couverture sans gardes. Le livre se maintient bien tant qu’il n’est pas coupé, mais aussitôt qu’on coupe les feuilles, toutes celles de l’intérieur qui n’ont pas reçu de colle se détachent et ne tiennent plus à rien. Outre cet inconvénient pour un ouvrage usuel, on est obligé, quand on veut relier, d’enlever, à grande peine, cette colle sèche, au détriment des feuilles qui l’ont reçue et de la solidité de la reliure.

§ 3. — brochage mécanique.

Le brochage des livres semble à première vue une industrie presque impossible à soustraire au travail manuel. Il n’en est rien cependant, et il existe des machines dont les unes plient et cousent tout à la fois, tandis que les autres ne font qu’une seule de ces opérations. Il y a donc des machines à plier, des machines à coudre et des machines à plier et à coudre ; ces dernières sont de véritables brocheuses mécaniques, puisqu’elles font tout ce que fait l’ouvrière.