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BROCHAGE.

percés dans les deux premières, afin que la couture soit bien perpendiculaire sur la table, et non en zigzag.

Après avoir tendu son fil, l’ouvrière ne coud la quatrième feuille qu’après avoir passé son aiguille entre le point qui lie la première avec la seconde, afin de lier celle-ci avec les feuilles précédentes. Par ce moyen, il se forme un entrelacement que les brocheuses appellent chaînette, et qui donne de la solidité à l’ouvrage.

Le travail se continue ainsi jusqu’à ce qu’on soit arrivé à la dernière feuille. On ajoute à cette feuille une garde semblable à celle qu’on a mise sur la première, mais on la place en sens inverse.

Quand la couture est terminée, on passe avec un pinceau une première couche de colle de pâte sur le dos du volume. On en fait autant sur le papier de couleur destiné à former la couverture. Enfin, on donne une seconde couche sur le dos du volume. Posant alors à plat le dos de ce dernier sur le milieu de la couverture, encollée comme il vient d’être dit, on relève les deux côtés de cette couverture sur les gardes sans l’y appliquer bien fortement mais on appuie avec force sur le dos pour faire coller le papier autant que possible.

Le collage de la couverture est presque toujours exécuté par des hommes. Quand elle est mise en place ainsi qu’il vient d’être dit, l’ouvrier pose le livre à plat sur la table, la tranche de son côté, et il tire vers lui la couverture avec les doigts, afin de la bien tendre sur le dos et sur les gardes, sans qu’elle fasse des plis. Il retourne ensuite le livre pour opérer de même sur l’autre côté. Enfin, il le fait sécher à l’air libre et sans le mettre à la presse ; car il importe pour