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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

est toujours estimé, c’est que les anciennes reliures des Du Seuil, des De Rome, des Padeloup et autres sont encore aujourd’hui aussi recherchées que les plus beaux chefs-d’œuvre des fashionnables relieurs de Paris et de Londres.

6. Jusqu’au XVIe siècle, on se servait, pour la reliure des livres, de planchettes de bois en place de carton ; mais la manière de les couvrir était, comme et plus qu’aujourd’hui, variable et fort dispendieuse. On y employait des étoffes précieuses brochées d’or et d’argent, ou chargées de broderies : on les enrichissait de perles, de pierres fines, d’agrafes d’or et d’argent ; on garnissait les plats et les coins de plaques et de grosses têtes de clous en même métal, pour empêcher le frottement. Depuis, on a remplacé le bois par le carton, ce qui est plus léger, et préserve mieux les livres des vers ; on a aussi généralement renoncé aux couvertures d’étoffes, comme trop coûteuses et peu solides. Les reliures en moire, en velours, ne sont, comme nous venons de le dire, relativement aux autres, qu’une chose exceptionnelle.

7. On emploie communément, ainsi que nous l’avons vu, trois sortes de reliures : la reliure pleine, la demi-reliure (l’une et l’autre en veau, basane, maroquin, cuir de Russie, parchemin) et le cartonnage (couvert en papier, en toile, en percale de couleur). La demi-reliure a sur la première, l’avantage de l’économie jointe à la solidité, à condition d’être bien faite ; et, sur le cartonnage, l’avantage de la durée. Cependant les volumes minces, et dont le contenu n’annonce pas un usage très fréquent, peuvent recevoir un simple cartonnage ; mais il importe qu’il soit bien fait.

8. Le besoin d’économiser, besoin qui parfois com-