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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

qui nous a le mieux réussi et que nous recommandons à nos Iecteurs, pour nettoyer ces objets, consiste dans l’emploi judicieusement fait de l’acide oxalique qui enlève parfaitement les taches des encres à base de gallate de fer. Cet agent est surtout précieux pour les livres dont les marges sont chargées d’écritures qu’on désire enlever, parce qu’il n’attaque pas l’encre d’imprimerie.

On place la feuille tachée sur une feuille d’étain, du côté de la tache, et on l’humecte abondamment avec une forte dissolution de sel d’oseille, puis on relève le papier, qu’on lave ensuite à grande eau pour éviter les cernes ou cercles qui se produiraient à l’endroit qui a été traité. On étend le papier, on le laisse sécher puis on le satine entre des cartes ou des zincs, par les procédés ordinaires.

Il arrive quelquefois que le papier est sali par des taches de rouille. On les enlève en leur appliquant d’abord une solution d’un sulfure alcalin, qu’on lave bien ensuite, puis une solution d’acide oxalique. Le sulfure enlève au fer une partie de son oxygène, et le rend soluble dans les acides affaiblis.

Presque tous les acides enlèvent les taches d’encre sur le papier ; mais il faut choisir de préférence ceux qui attaquent le moins son tissu. L’acide chlorhydrique, étendu de cinq à six fois son poids d’eau, peut être appliqué avec succès sur la tache ; on la lave au bout d’une ou deux minutes, et l’on répète l’application jusqu’à ce que la tache ait disparu.

L’emploi du chlore, sous forme d’acide chlorhydrique, de chlorure de potasse ou de chaux, est toujours une opération très délicate parce qu’il détruit les fibres du papier et le brûle. Aussi doit-on en neutraliser l’effet, autant que possible, en lavant