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DORURE ET GAUFRURE.

partie de l’action da l’acide et former une bouillie claire. Alors on passe cette bouillie sur la peau avec la plume, et en séchant, le trait noircit et acquiert une certaine épaisseur. On peut se servir avec avantage d’un tire-ligne qui donne la facilité de faire le trait de la grosseur qu’on désire.

Pour faire ces filets noirs sur le dos du maroquin, on se sert des palettes à filets en fer (on ne doit employer ni le cuivre, ni le laiton). On encre ces palettes ou bien, suivant l’usage ancien, on les charge à la chandelle de noir de fumée qui se dépose ensuite sur le cuir et s’y fixe.

On peut aussi pousser sur le dos un fleuron ou des palettes gaufrées ; mais il faut, avant de rien commencer pour la gaufrure, que le dos soit humide également ; ensuite on a un morceau de drap imbibé de suif, on fait chauffer le filet, on le pose sur le drap suiffé, et puis sur le dos du volume, à la place que l’on a compassée ou tracée ; on recommence plusieurs fois jusqu’à ce que ce filet soit bien noir et bien marqué. Le fleuron se fait de même, et c’est toujours un malheur lorsqu’on est obligé d’y revenir à plusieurs fois, car on court le risque de doubler le dessin.

Il faut une grande habitude pour apprécier la chaleur que doivent avoir les fers, et beaucoup d’exercice dans l’exécution. Si la peau est d’une couleur claire, et qu’on veuille que le dessin paraisse noir, c’est à la flamme d’une chandelle que l’on noircit très-également un fer bien évidé et d’un dessin assez délicat. Une fois ceci terminé, on prépare, avec des petits pinceaux à plume, les places où il doit y avoir de l’or. On peut aussi se servir de l’encre dont nous avons parlé à la page précédente.