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DORURE ET GAUFRURE.

verture du volume, on place le carton sur le billot qu’on a déjà mis sur la presse, exactement au-dessous de la vis, le restant du volume tombant en dehors. L’or étant couché, on pose par dessus la plaque gravée, chaude au point de pouvoir à peine la tenir dans la main, lorsque la couverture est en veau, et moins chaude pour le maroquin. Cela fait, on serre la presse fortement, comme par un coup de balancier, et l’on desserre sur-le-champ.

L’ouvrier ne saurait porter une trop grande attention dans la manière dont il place les plaques sur la couverture en les mettant à la presse. Comme rien ne serait plus ridicule et plus désagréable à la vue qu’une plaque mal disposée, il doit prendre les précautions suivantes Il doit se servir de l’équerre, d’un compas et de la règle, mesurer bien les distances, afin que les armoiries ou les fleurons soient bien au milieu du plat, que les distances aux quatre bords soient bien égales entre elles, si la plaque le permet, ou au moins que les champs du haut et du bas soient parfaitement égaux entre eux, ainsi que les champs de côté. Il faut de plus que le fleuron, quel qu’il soit, ne penche ni d’un côté ni de l’autre. Rien ne prouve plus l’ignorance ou la négligence de l’ouvrier, que l’aspect d’un ornement mal disposé sur la couverture d’un livre ; il vaudrait beaucoup mieux qu’il n’y en eût pas.

Le meilleur guide est celui que l’on confectionne soi-même en coupant un papier du format du volume. On le plie en quatre pour avoir exactement le milieu ; les plis prolongent la mesure dans les deux sens ; en multipliant ces plis, on obtient des points de repère sur toute la surface.