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DORURE ET GAUFRURE.

6o Des pinceaux doux de poils de blaireau ; on en a de plusieurs formes, de ronds et de plats qu’on nomme palettes (fig. 78) ;

7oDeux billots cubiques de même hauteur et de même dimension ; on s’en sert pour étendre les deux couvertures dessus, en faisant tomber, entre les deux, les feuilles du volume. Par ce moyen, on a la facilité de coucher l’or sur les plats sans danger d’enlever les parties déjà couchées (fig. 79) ;

9o Un petit compas (fig. 81) ;

Le bilboquet, le couchoir, la carte et le compas se renferment dans le tiroir de l’huilier.

Il faut beaucoup de propreté dans le travail du coucheur d’or ; son atelier ne doit avoir aucun courant d’air qui s’opposerait aux opérations et ferait perdre beaucoup d’or.

2. Travail du coucheur d’or.

Comme son nom l’indique, le travail du coucheur d’or consiste à découper les feuilles d’or et à les disposer sur les points qu’elles doivent occuper, et qui ont été préalablement apprêtés par le doreur, c’est-à-dire encollés et glairés.

Le coucheur prend un cahier d’or, l’ouvre à l’endroit où se trouve une feuille, passe le couteau par dessous celle-ci, la soulève, la porte sur le coussin, l’y pose, et l’étend parfaitement en dirigeant un léger souffle sur son milieu. Cela fait, après avoir pris avec un petit compas, la largeur et la longueur des places où il doit coucher l’or, il coupe la feuille avec le couteau en tenant celui-ci par le manche, le tranchant sur les points marqués, appuyant d’un doigt de la main gauche sur la pointe