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MARBRURE SUR TRANCHE.

on le désire, on n’aurait, pour obtenir l’effet voulu, qu’à ajouter quelques gouttes d’essence à la couleur en retard.

On appelle jeter l’opération d’ajouter les couleurs à l’eau gommée. Cette opération se fait avec les pinceaux dont il a été question plus haut ; elle consiste à prendre chaque couleur avec son pinceau correspondant, et à la faire tomber en pluie çà et là, sur la surface de la gomme, en frappant avec le manche du pinceau sur le rondin de bois.

La couleur rouge, est ordinairement la première qu’on jette.

Les couleurs ne se mêlent pas. Au contraire, toutes les fois qu’on en jette une nouvelle, celle-ci pousse de tous les côtés la précédente, qui s’étend ainsi de plus en plus et occupe une plus grande place.

Quand toutes les couleurs que l’on veut employer sont jetées, le baquet est prêt à servir.

Supposons qu’on veuille que la marbrure présente des volutes. Pour obtenir l’effet voulu, il suffit d’enfoncer peu profondément le bâton rond dans le baquet, et de le faire tourner par ci par là en spirale.

Supposons encore qu’on veuille former la marbrure qu’on désigne sous le nom d’œil de perdrix. On a préparé deux sortes de bleu avec l’indigo flor, l’un tel que nous l’avons indiqué plus haut, et que nous désignerons sous le nom d’indigo no 1 ; l’autre, qui est le même indigo qu’on a mis dans un vase à part, et auquel on a ajouté une plus grande quantité de fiel préparé, que nous désignerons par le no 2. On jette 1o  la laque carminée ; 2o  la terre d’Italie ; 3o  l’indigo flor no 1 ; 4o  l’indigo flor no 2, auxquels on ajoute, avant de les jeter, deux gouttes d’essence de