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PRÉPARATION DES MATIÈRES.

suffisante quantité d’esprit de vin ou de bonne eau-de-vie. La couleur est plus ou moins foncée suivant la plus ou moins grande quantité de safran qu’on emploie.

Cette liqueur s’emploie à froid ; elle se conserve dans des flacons bien bouchés. On peut l’employer comme la précédente, pour le papier et pour les tranches des livres, en la collant de la même manière.

8. La couleur fauve.

On fait bouillir dans deux litres d’eau jusqu’à la réduction de moitié, 31 grammes de tan et autant de noix de galle noire, l’un et l’autre on poudre. On obtient ainsi une couleur fauve, qui est bonne pour faire un bon racinage, dont le fond doit être fauve, mais qui ne donne pas l’avantage de pouvoir conserver un fond blanc.

9. Couleur brune.

On peut obtenir de trés-beaux bruns avec le brou de noix bien préparé. Pour cela, au moment où l’on recueille les noix, on l’amasse une quantité suffisante de leur enveloppe verte ; on pile cette matière dans un mortier pour en exprimer le suc ; on l’introduit dans un grand vase capable de contenir trois ou quatre seaux d’eau ; on verse dessus de l’eau suffisamment salée, jusqu’à ce que le vase soit plein ; on remue bien avec un bâton, et on laisse macérer après avoir très-exactement bouché. Après un mois de macération, on passe au travers d’un tamis, et l’on exprime bien le jus, même à la presse. Enfin, on met en bouteilles, dans lesquelles on ajoute du sel de cuisine, et l’on bouche.

Ce liquide qui loin de corroder les peaux, les adoucit, se conserve d’un an à l’autre, et ne produit de