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BATTAGE.

Dans ce battage, qui constitue plutôt une sorte de lissage ou de glaçage, le papier ne doit pas être trop sec et plutôt imprégné d’une légère moiteur, ce qu’on obtient en lui faisant passer la nuit dans un local ou une capacité où règne une atmosphère humide. On pose sous le corps qu’on bat et dessus une maculature bien propre, et l’on bat à coups d’égale force et modérés, surtout sur les bords, où l’on pourrait amener des déchirures.

Si l’opération du battage est trop pénible en raison de la grandeur du format, de l’épaisseur du papier ou de celle des corps, on le remplace par un léger cylindrage entre tôles polies : c’est même ainsi que les choses se font généralement aujourd’hui.

Dès que les feuilles ont été lissées, elles sont pliées suivant le format, on assemble les corps, on collationne les signatures, on met les volumes en presse entre des ais où on les laisse suffisamment de temps pour leur donner le degré de fermeté convenable, puis on procède au battage proprement dit, qui s’exécute comme à l’ordinaire, mais qui devient plus facile et moins prolongé à cause de la première opération qu’on a fait subir aux feuilles.

2. Pose des planches et des gravures.

Quand il y a des planches séparées du texte, quelques relieurs assurent qu’on peut les mettre en place avant le battage. C’est une erreur ; car, malgré l’intercalation du papier joseph, les planches sont toujours gâtées par cette opération, et un retard de vingt-quatre heures suffit rarement pour empêcher la colle de s’étendre sur les marges, et le marteau de couper ou du moins de froisser les parties humides.

D’ailleurs, pour disposer les gravures et les cartons