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LE
THÉ DE MA TANTE MICHEL


I


Ma tante Michel habitait, dans une petite rue noire dont je ne sais plus le nom, un appartement au premier étage d’une maison badigeonnée en jaune, le long de laquelle coulait toujours, quand il pleuvait, l’eau des gouttières, avec un petit flic-flac qui donnait froid dans le dos.

C’était une bien vieille maison déjà à cette époque et la muraille laissait voir à nu, près de la corniche, sous le plâtre écaillé, la brique brune, avec de la mousse dans les coins.

Je la vois encore, oui, je vois sa porte verte garnie dans le haut et dans le bas de gros clous à tête ronde, et il y en avait aussi près du boulon de cuivre de la serrure, ce fameux bouton où les petits garçons venaient se regarder en faisant des grimaces, le soir, à quatre heures, après les classes. Au bout du corridor,