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mettra d’ajouter qu’il est du devoir de tous de tâcher de l’atteindre & que chacun de nous a le droit de suivre pour cela la route qui lui convient le mieux. Il a choisi, lui, Lemonnier, Camille Lemonnier, celle que ses instincts de praticien tourmenté l’invitaient à parcourir ; et friand de tous les effets du langage ainsi que curieux de tous les genres de roman il a successivement abordé le large tableau selon la manière des grands peintres nos devanciers & le léger croquis où s’ébauche une création rudimentaire, heureuses tentatives qui lui valent aux yeux mêmes des critiques de son pays une place à côté de ces génies du Nord : Dickens, Andersen, Auerback, etc. Bref le voici tour à tour sollicité par l’incisive clarté de Voltaire, la verve étincelante de Diderot, l’imposante solennité de Jean-Jacques, l’emphatique magnificence de Chateaubriand, la mélancolie aiguë de Musset, l’hystérisme mystique de Georges