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sent aux palettes de l’éventail lumineux que, dans l’air glacé, dessine l’écartement des stores. Quelquefois le vieux cocher étire la nuque de dessous sa palatine. Il ne regarde pas les grandes fenêtres illuminées ; mais, du coin de l’œil, il observe si nulle clarté n’apparaît dans le haut de l’hôtel. Il sait qu’il y a là une chambre d’où viendra le signal du départ, une chambre qui, dans un instant, s’éclairera pour les derniers apprêts.

Une traînée de lumière bientôt glisse derrière les rideaux, court dans la nuit de l’étage. Quelqu’un a posé une lampe sur la table, près d’une des fenêtres ; le reflet rosé d’un abat-jour allume une nuance d’aurore aux vitres. Et, comme sur les grands stores des salons, le