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l’hallali

seul, s’engluant les semelles dans les labours par lesquels il avait pris pour allonger la route. Comme il arrivait, il tomba sur Sybille habillée de sa petite robe noire, un long voile de crêpe à son chapeau, et qui se dirigeait vers le village. Tous deux tressaillirent en s’apercevant, et aucun n’avait regardé l’autre.

Elle marchait vite, de ses jambes hautes qui avaient été celles des amazones de sa famille. On la vit passer de chez les Biatour : Pierre du marchand s’en alla sur le chemin et, sans idées, la regarda prendre le sentier qui menait à la cure. Lui et Guilleminette étaient les seuls à savoir le secret de la mort de Jaja. Au bout d’un instant la robe noire s’enfonçait entre les buis du jardin. Personne ne sut ce qui fut dit dans le petit parloir, sous le grand Christ aux bras en croix. Sybille ressortit au bout d’une heure, comme le soir encore une fois tombait.


FIN