Page:Lemonnier - L'Hallali, sd.pdf/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXXVI’HALLALI

Dame Barbe, tout en soupirant, se dessangla, passa une jaquette, puis se mit à appeler Sybille. Jumasse lui dit qu’elle avait passé par la cuisine, même qu’elle lui avait demandé si le fusil était toujours chargé. Et ensuite il l’avait entendue parler avec quelqu’un dans la cour. Le baron était rentré peu de temps après : il avait l’air furieux ; il avait défait ses houseaux et les avait lancés contre le mur. Le valet croyait qu’ils avaient eu des mots ensemble, Mlle Sybille et lui. Il avait donné l’ordre de mettre désormais le couvert pour lui tout seul dans la salle à manger, ajoutant que les autres n’avaient qu’à vivre à la cuisine.

Sybille entra sur ces derniers mots ; Barbe se jeta dans ses bras, gémissante.

— Mais, perlipopette, je suis une Lanquesaing, après tout ! Jamais je ne me remettrai de ce dernier coup. Comme si ce n’était point assez déjà que mon pauvre bon homme ait son accident et que, au point où nous en sommes, ce soit comme qui dirait rompu avec ce monsieur Lechat. Il m’a tout dit, ce bon monsieur Lechat, et qu’il aurait bien fait les choses, si seulement tu avais voulu, et comme quoi que tu l’as méprisé. « Non, je ne méritais pas ça, qu’il me disait. Je suis un honnête homme, j’ai gagné honorablement ma fortune, on n’a rien à me reprocher. Votre fille n’au-