Page:Lemonnier - L'Hallali, sd.pdf/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l’hallali

— Ben, entrez plutôt, c’est ben le moins, quand on s’est dérangé comme vous.

— Ma foi, pour vous faire politesse.

Lechat tirait son petit cheval par la bride et l’attachait à l’anneau pendant que Jumasse, chargeant le chevreuil en travers de son épaule, le portail à la cuisine. Jean-Norbert ouvrit la porte au haut du perron : très vite, de ses petites jambes agiles et excurvées, Firmin Lechat montait les quatre larges degrés de pierre : tout petit dans la vaste salle, mais la tête haute, il sembla se mesurer à l’ancienne fortune des Quevauquant. Jean-Norbert, ensuite, d’un coup de son bonnet, saluait les portraits d’aïeux dans l’escalier. Lechat, lui, soulevait à demi son chapeau à plume de coq.

— Allez ! je les connais tous comme si c’étaient les miens. Deux fois l’an, je les passais à l’eau. Et ce n’est pas pour dire, mais ils auraient besoin d’un bon coup de torchon, baron.

Jean-Norbert poussa Lechat dans la chambre. Barbe justement quittait la cuisine où l’avait appelée Jaja pour lui montrer le chevreuil.

— Ah ! quelle bête ! s’écria-t-elle. Sûrement, ça vous fait honneur, m’sieu Lechat. Mais je m’excuse, je ne vous ai pas seulement dit merci. Ne croyez pas au moins que ce soit par impolitesse.