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une ruse diabolique inspira Flavie : elle connaissait l’endroit faible des hommes ; des paysannes quelquefois par là avaient maîtrisé des taureaux furieux ; et un hurlement monta, tandis que Dor s’écroulait, blessé dans sa virilité. D’un bond elle fut dehors, ses jupes ramassées en ses mains, toute défaite, avec le battement de sa noire crinière au long de ses épaules ; et du sentier elle l’invectivait, victorieuse, en lui portant des défis.

Ils se revirent le lendemain, tous deux calmés, sans rancune apparente. Il plaisanta sur sa sauvagerie de la veille, une farce simplement ; pour rien au monde il n’aurait voulu lui causer de la peine ; on était des amis, pas autre chose ; et en réfléchissant au moyen qu’elle avait employé pour triompher de lui, une gaîté les remuait, avec un dépit du côté de Dor. Le premier il reparla du fermier ; elle avait eu raison d’accepter ; on ne gagne pas tous les jours de pareils salaires ; et il feignit la bonace, au point de le laver de son renom de débauche. Mais