Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les plus huppés parmi les parents, le Roland des Eaux et forêts, les trois Mortier, les filles encore d’un cousin marchand de bois et le jeune Dujacquier coude à coude, une légère moiteur aux cols et aux poignets, quelquefois, entre les services, aspiraient les bouffées de brises glissées, avec les vols lourds des mouches, sous les basses solives fraîchement échaudées. Ensuite les tables, sous la porte de communication, se disjoignaient, puis de nouveau, dans la chambre voisine, bout à bout s’allongeaient, présidées par le père Roland. D’abord, à grandes goulées, on avait expédié le potage, le bœuf bouilli, le rôt aux carottes, le fricandeau verdoyé d’épinards. C’était à présent le tour des volailles, huit chapons dodus et jûteux que Roland dans la petite pièce, Maugranbroux dans la grande, découpaient, le torse renversé en arrière, au fil des coutelas que préalablement, après les avoir aiguisés aux rebords des assiettes, ils éprouvaient sur leurs paumes calleuses.

Visiblement Maugranbroux prenait des