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LE SUAIRE D’AMOUR





Le père Roland mariait sa fille Angeline, une demoiselle de dix-sept ans, gentille, toute rose et blanche, un peu pâle encore de ses cinq années de pension chez les sœurs de Notre-Dame. Roland, qu’un veuvage prématuré avait enclin à un revif d’insouciance garçonnière, d’abord avait espéré la donner à un monsieur de la ville. Mais des spéculations malheureuses par la suite l’avaient rendu accommodant à la demande du fermier Maugranbroux, un quinquagénaire solidement établi en son bien à trois lieues de pays.

Ce Maugranbroux était un rude compère,