Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/223

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le cantique terminé, Bourdaille élargit sa bénédiction par-dessus les fronts ; mais un subit aiguillon de son cor diminua la majesté du geste ; et la sérénité de Maigret, rigide à ses côtés, l’inclina à l’idée de se chausser désormais de barquettes vastes comme les siennes. Toutefois il domina la douleur pour accomplir jusqu’au bout sa mission ; on le vit escalader les blocs rocheux, gagner une pierre plus haute que les autres, se moucher lentement. Il patrocina ensuite. C’était par une dévotion constante que les personnes présentes obtiendraient les bonnes grâces de la Vierge ; la prière des lèvres n’était rien, si on ne mettait ses actes d’accord avec la piété extérieure ; il fallait biner la vigne à la sueur de sa chair, afin d’en récolter les fruits. Et Célestin, rapportant cette parole à la ferveur particulière qui avait animé sa parente, la poussa du coude comme pour l’exhorter à la méditation. Bourdaille eût parlé longtemps sans l’inattention manifeste des fidèles ; on trouva l’homélie fastidieuse après la