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III


Des jours s’écoulèrent. Je continuais par habitude à rayer le scion et chaque entaille était l’espace qui s’étendait du lever au cou­cher du soleil. Je sus ainsi qu’il y avait sept jours que Janille était venue. Je lui de­mandai : « Te rappelles-tu le nom du jour où, pour la première fois, tu entras avec moi dans cette forêt ? » Je lui parlais comme un homme qui autrefois avait regardé décroître à l’horizon le départ des tribus. « C’était un lundi », fit-elle, et elle compta sur ses doigts. Aussitôt le pieux devoir dominical se réveilla.