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vie ne coulait pas d’un même flot sacré aux artères de l’homme et de l’animal, comme s’il y avait deux vies là où il n’est qu’un pareil cœur sanglant ! Tu n’iras plus à la source, beau chevreuil ; l’aube ne se lèvera plus au limpide émoi de tes yeux ; la tragique nuit est venue sur les pas du meurtrier et peut-être là-bas l’amour inquiet de la biche et des faons brame vainement après ton retour. Je rentrai en criant à Ève : « Jamais plus je ne tuerai de bête en vie ! »