Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
LAURENT TAILHADE.


Les Nixes près du bord lui montrent le chemin,
Et, calme, au fil de l’onde en les glauques prairies,
Elle descend avec des bleuets dans la main.

Les fleurs palustres sur ses paupières meurtries
Poseront le dictame infini du sommeil,
Dans des jardins de nacre au sol de pierreries.

Sous les porches d’azur où jamais le soleil
Ne dore des galets la candeur ivoirine,
Sous les nymphéas blancs teintés de sang vermeil,

Ophélie a fermé ses yeux d’algue marine.