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ARTHUR RIMBAUD


1856




Arthur Rimbaud avait quinze ans environ lorsque, présenté à Victor Hugo, il fut accueilli par lui avec ces mots : Shakespeare enfant. » Novateur et entreprenant, Rimbaud, qui, à cet âge-là, avait lu toutes les littératures, quitta les routes frayées, cherchant des rythmes inconnus, des images irréalisées, des sensations non éprouvées. Il s’y est perdu, de même qu’un aventureux et capricieux voyageur. Après avoir parcouru successivement la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie, il quitta l’Europe pour d’autres continents et disparut sans laisser de traces ni jamais donner signe de vie.

Arthur Rimbaud, qui, avec Paul Verlaine, Stéphane Maillarmé et Tristan Corbière, a été dans sa dernière manière largement imité par les décadents, ne publia qu’un seul recueil, une plaquette intitulée : Une Saison en Enfer (Bruxelles, 1873), sorte de prodigieuse autobiographie poétique, au dire de Paul Verlaine. Son œuvre est cependant assez considérable pour le peu d’années qu’elle embrasse ; elle comprend de nombreux vers parus dans des Revues et dans l’étude des « Poètes maudits, » puis les Illuminations, mélange de vers et de prose, ébauches écrites au courant d’une plume fiévreuse. Il existe, en outre, de lui, un manuscrit de poèmes inédits, duquel nous extrayons deux sonnets.

A. L.